CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX
http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf
Qui et
Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à
la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome
conciliaire |
Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ? |
Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968? |
A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce
donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on
veuille désormais faire dire la messe du |
Serait-ce que l’on
veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec
un clergé aussi INVALIDE que le |
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
jeudi 29 janvier 2009
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Benoît XVI exige l’acceptation formelle de Vatican
II
de la part les 3+1 évêques de la FSSPX,
ainsi que leur entière soumission à son autorité
Le délire de Mgr Fellay au sujet de Benoît XVI : « C'est un acte gratuit et unilatéral qui montre que Rome nous veut réellement du bien. Un bien vrai. »
Mgr Fellay reconnaît avoir embrassé l’abbé apostat Castrillon Hoyos il y a une semaine, et en plein délire s’exclame : « aujourd'hui, la Tradition n'est plus excommuniée », alors que Ratzinger-Benoît exige de lui l’acceptation de Vatican II : « Je souhaite que mon geste soit suivi d'un engagement diligent de leur part à accomplir les pas ultérieurs nécessaires pour réaliser la pleine communion avec l'Église, en témoignant ainsi une vraie fidélité et une vraie reconnaissance du magistère et de l'autorité du pape et du concile Vatican II » dit Benoît XVI. Dans le monde entier, les pseudo-‘évêques’ de Benoît XVI à l’unisson avec lui, exigent également l’acceptation de Vatican II par les 3+1 évêques de la FSSPX. La conférence ‘épiscopale’ en France : « En aucun cas, le Concile Vatican II ne sera négociable ». Mgr Lefebvre est bafoué et déshonoré par Mgr Fellay. L’abbé de Jorna figure de la majorité « Tissier », rejette Vatican II et prône l’intransigeance.
Les évènements s’accélèrent depuis une semaine, et un tournant essentiel vient d’être franchi : sortant de sa réserve, et ne s’encombrant plus de ses intermédiaires les abbés apostats Castrillon Hoyos et Perl, l’abbé apostat Ratzinger-Benoît vient d’exiger publiquement et solennellement l’acceptation de Vatican II par les 4 évêques de la FSSPX qu’il vient de gracier des « effets juridiques » de leur « excommunication », le 21 janvier 2009.
« Benoît XVI s'est expliqué sur la raison de ce geste en disant : « J'ai accompli ce geste de miséricorde paternelle parce que ces prélats ont manifesté à plusieurs reprises leur vive souffrance du fait de la situation dans laquelle ils s’étaient retrouvés ».
Il a aussi exprimé les fruits qu'il en attend : « Je souhaite que mon geste soit suivi d'un engagement diligent de leur part à accomplir les pas ultérieurs nécessaires pour réaliser la pleine communion avec l'Église, en témoignant ainsi une vraie fidélité et une vraie reconnaissance du magistère et de l'autorité du pape et du concile Vatican II ». »
Comment donc Mgr Fellay a-t-il eu l’outrecuidance de tromper les fidèles ? Il est très clair que Ratzinger-Benoît XVI n’a jamais changé d’objectif depuis 25 ans : il a toujours été déterminé à faire accepter Vatican II à la FSSPX. Ce à quoi, Mgr Lefebvre a déjà répondu dans sa conférence de presse avant les sacres, le 15 juin 1988, à Écône :
« La presse a annoncé : accord entre Mgr Lefebvre et le Vatican. Il semble que les choses s'arrangent, que tout va s'arranger. Personnellement comme je vous l'ai dit, j'allais avec méfiance. J'ai toujours éprouvé un sentiment de méfiance et je dois avouer que j'ai toujours pensé que tout ce qu'ils faisaient c'était pour parvenir à nous réduire, à accepter le Concile et les réformes post-conciliaires. Ils ne peuvent admettre, et d'ailleurs le Cardinal [Ratzinger] l'a dit récemment dans une interview à un journal allemand : «Nous ne pouvons pas accepter qu'il y ait des groupes, après le Concile, qui n'admettent pas le Concile et les réformes qui ont été faites après le Concile. Nous ne pouvons pas admettre çà». Le Cardinal l'a plusieurs fois répété : «Monseigneur il n'y a qu'une Église, il ne peut pas y avoir d'Église parallèle». Je lui ai dit : «Éminence ce n'est pas nous qui faisons une Église parallèle puisque nous continuons l'Église de toujours, c'est vous qui faites l'Église parallèle en ayant inventé l'Église du Concile, celle que le cardinal Benelli a appelé l'Église conciliaire, »[1]
Cet objectif de Ratzinger, dont Mgr Lefebvre avait très bien pris conscience, est contraire à la Foi catholique. Rappelons comment Mgr Lefebvre, dans sa lettre du 4 décembre 1990 à Mgr de Castro-Mayer, dénonçait l’« église Conciliaire » (Vatican II) comme une « fausse église » :
« Pourquoi envisager une telle succession en dehors des normes canoniques habituelles ?
1) Parce que les prêtres et les fidèles ont un droit strict d'avoir des pasteurs qui professent dans son intégrité la foi catholique, essentielle pour le salut de leurs âmes, et des prêtres qui sont de vrais pasteurs catholiques.
2) Parce que «l'église Conciliaire» étant désormais répandue universellement, diffuse des erreurs contraires à la foi catholique et, en raison de ces erreurs, a corrompu les sources de la grâce que sont le saint sacrifice de la messe et les sacrements. Cette fausse église est en rupture toujours plus profonde avec l'Église Catholique.
Il résulte de ces principes et de ces faits la nécessité absolue de continuer l'épiscopat catholique pour continuer l'Église Catholique."[2]
Et Mgr Lefebvre montre qu’un catholique doit être « hors de communion » d’avec l’« église Conciliaire » :
« Ils ont tourné le dos à la véritable Église de toujours,
lui ont donné de nouvelles institutions, un nouveau sacerdoce, un nouveau culte, un nouvel enseignement toujours en recherche, et cela toujours au nom du Concile.
Il est aisé de penser que quiconque s'opposera au Concile, leur nouvel évangile,
sera considéré comme hors de la communion de l'Église.
On peut leur demander de quelle Église ? Ils répondront de l'église Conciliaire. »[3]
C’est avec ahurissement que l’on découvre le dernier interview de Mgr Fellay le 28 janvier, devant tant de naïveté et un comportement aussi vil du successeur de Mgr Lefebvre, son consécrateur, on en reste pantois.
Perle de cet interview, Mgr Fellay avoue avoir embrassé l’abbé apostat Castrillon Hoyos :
« Q - Où et quand avez-vous appris le décret ?
R - Je l'ai su il y a peu de jours à Rome, dans le bureau d'un cardinal, le cardinal Castrillon Hoyos, le président de la Commission Ecclesia Dei. Nous nous sommes embrassés. Ensuite, en premier lieu, j'ai remercié la Sainte Vierge, c'est son cadeau. » Mgr Fellay, Libero, 28 janvier 2009
La naïveté de Mgr Fellay atteint des sommets invraisemblables qui le discréditent totalement dans sa capacité à gérer la FSSPX :
« Q - Qui, au Vatican, a travaillé le plus pour arriver à cette solution ?
R - Sûrement le cardinal Hoyos, qui est à la tête de la Commission préposée aux rapports entre le Saint Siège et la Fraternité Saint Pie X. Mais, surtout, le Pape Benoît XVI. Je l'ai compris dès la première audience au cours de laquelle je l'ai rencontré peu après son élection. Tout en nous adressant des reproches, le Saint Père avait un ton doux, vraiment paternel. » Mgr Fellay, Libero, 28 janvier 2009
Et alors même que Ratzinger-Benoît piétine publiquement le combat de Mgr Lefebvre en exigeant l’acceptation de Vatican II, voilà que Mgr Fellay, dont on ne sait plus s’il vit encore dans la réalité, s’émerveille dans un ravissement extatique qui disqualifie toute sa politique depuis 9 ans : « C'est un acte gratuit et unilatéral qui montre que Rome nous veut réellement du bien. Un bien vrai. » ! Le « serpent » veut du bien à la FSSPX ? Oui, le baiser de la mort.
Cette déclaration publique et solennelle de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI répercute une vague internationale au sein de l’église Conciliaire, demandant à la FSSPX d’accepter Vatican II :
« C'est « un exercice rhétorique, sinon offensant, de penser que Benoît XVI puisse brader le concile à qui que ce soit ». » a affirmé le vice-directeur de L'Osservatore Romano, Carlo Di Cicco, dans un éditorial publié le 27 janvier 2009.
« [Les ‘évêques’ français] précisent instamment que la levée de l’excommunication n’est pas une réhabilitation.
Elle constitue le point de départ d’un long chemin qui supposera un dialogue précis. En aucun cas, le Concile Vatican II ne sera négociable. Aucun groupe ecclésial ne peut se substituer au magistère. » Conseil permanent de la Conférence des évêques de France - Communiqué de presse - Paris, mercredi 28 janvier 2009[4]
Au contraire, le supérieur du séminaire d’Écône, l’abbé de Jorna, s’oppose au concile Vatican II, ce en quoi, il est fidèle à Mgr Lefebvre :
«Nous n’allons pas transiger»
L’abbé de Jorna, directeur du Séminaire, n’entend pas transiger sur l’œcuménisme ou le concile Vatican II.
Le Vatican a fait des
ouvertures. Comment allez-vous réagir ?
On ne va pas transiger, on ne va pas céder ni
sur Vatican II, ni sur l’œcuménisme. Ni sur la collégialité. L’Église n’est pas une
démocratie. Le seul chef, c’est le successeur de Pierre, le pape. Mais le plus
important pour nous, c’est que nous refusons la liberté religieuse, la liberté
de conscience. Il n’y a qu’une religion, le catholicisme romain. » Abbé de Jorna, 28 janvier 2009[5]
Benoît XVI va donc désormais bien au-delà de l’ultimatum du 4 juin 2008. Il n’exige donc plus seulement publiquement la soumission à son autorité, par l’intermédiaire de Castrillon Hoyos, mais il la réclame lui-même, et il ne cache plus ses intentions dissimulées, qu’il proclame désormais publiquement : pour lui, la FSSPX doit accepter le concile Vatican II.
La pression internationale monte sur le Vatican :
« Enfin dernier rebondissement en date, le Grand Rabbinat d’Israël a officiellement décidé de rompre ses liens avec le Vatican pour protester contre la décision de Benoit XVI.
Conséquence logique, il a annulé une rencontre prévue du 2 au 4 mars prochain au Saint Siège avec des représentants de la commission chargée des affaires religieuses avec les Juifs. Dans une lettre adressée au président de cette commission, le Cardinal Walter Casper, le directeur général du Grand rabbinat, Oded Weiner a indiqué que « sans des excuses publiques, il sera difficile de poursuivre le dialogue ».[6]
Quand donc Mgr Williamson sera-t-il renvoyé de la FSSPX ? Qu’attend donc Mgr Fellay ? Attend-t-il que l’évêque à la Rose ait achevé de discréditer internationalement l’œuvre de Mgr Lefebvre ? Mgr Williamson tiendrait-il Mgr Fellay par des dossiers ? Comment expliquer une telle protection de la part de l’évêque suisse ? Les clercs et les fidèles sont outrés. Les abbés rassemblés à Paris le 26 janvier 2009, ont laissé exploser leur opposition et leur colère contre Mgr Fellay et sa politique insensée lors d’une réunion très houleuse (voir le Blog de VM). Et ce n’est qu’un début.
La présence de l’ex(?)-anglican au blason à la symbolique Rose+Croix, protecteur de pédérastes cléricaux et provocateur international inqualifiable, est un scandale permanent, une insulte au combat de Mgr Lefebvre.
La politique de « discussions » avec Rome de Mgr Fellay depuis 9 ans a ruiné la FSSPX et l’a placée au bord du précipice et de la scission. Ce sont donc là les « fruits » merveilleux des deux « miraculeuses » « croisades du Rosaire » ?
Désormais l’imposture de la politique de Mgr Fellay est mise à nu, tout le monde a compris où elle mène l’œuvre de Mgr Lefebvre : à l’apostasie, à la scission et à l’auto-destruction.
Continuons le bon combat
La Rédaction de Virgo-Maria
© 2009 virgo-maria.org
Annexe A – Benoît XVI exige la reconnaissance de Vatican II par les quatre évêques de la FSSPX[7]
La levée de l’excommunication, en vue d’une « pleine communion »
Benoît XVI explique la réponse qu’il attend des quatre évêques
ROME, Mercredi 28 janvier 2009 (ZENIT.org)
- Benoît XVI souhaite que la levée de l'excommunication qui frappait encore
quatre des six évêques excommuniés en 1988 à la suite de leur désobéissance à
Jean-Paul II, les conduise à manifester leur « vraie fidélité » et leur « vraie
reconnaissance » à la fois « du magistère et de l'autorité du pape et du
concile Vatican II ». Il souhaite qu'ils accomplissent maintenant les pas qu'il
leur reste à faire pour la « pleine communion ».
Pour la première fois depuis la publication, samedi dernier, 24 janvier, du
décret de la congrégation romaine pour les évêques levant l'excommunication, le
pape Benoît XVI a pris la parole publiquement à ce sujet. Il l'a fait à partir
d'une réflexion sur l'unité de l'Eglise, dans sa seconde communication, au
terme de l'audience générale du mercredi.
Le pape s'est tout d'abord référé à l'homélie qu'il a prononcée lors de
l'inauguration solennelle de son pontificat, le jeudi 24 avril 2005. « Je
disais, a rappelé le pape, que c'est la tâche ‘explicite' du pasteur que
‘l'appel à l'unité', et en commentant les paroles évangéliques relatives à la
pêche miraculeuse j'ai dit : ‘Et, malgré cette quantité de poissons, le filet
ne s'est pas déchiré' et je poursuivais après ces paroles évangéliques :
‘Hélas, Seigneur bien-aimé, aujourd'hui le filet s'est déchiré, aurions-nous
envie de dire avec tristesse !' Et j'ai continué : ‘Mais non - nous ne devons
pas être tristes ! Réjouissons-nous de ta promesse, qui ne déçoit pas, et
faisons tout ce qui est possible pour parcourir la route vers l'unité que tu as
promise. Faisons mémoire d'elle comme des mendiants dans notre prière au
Seigneur : oui Seigneur, souviens-toi de ce que tu as promis. Fais que nous ne
soyons qu'un seul Pasteur et qu'un seul troupeau ! Ne permets pas que ton filet
se déchire et aide-nous à être des serviteurs de l'unité !' »
C'est seulement après cette prémisse que le pape a mentionné la levée de la
sanction en l'insérant dans cette perspective de recherche de l'unité perdue :
« C'est justement pour accomplir ce service de l'unité, qui qualifie de façon
spécifique mon ministère de Successeur de Pierre, que j'ai décidé il y a
quelques jours, d'accorder la rémission de l'excommunication qu'avaient
encourue les quatre évêques ordonnés en 1988 par Mgr Lefebvre sans mandat
pontifical ».
Benoît XVI s'est expliqué sur la raison de ce geste en disant : « J'ai accompli
ce geste de miséricorde paternelle parce que ces prélats ont manifesté à
plusieurs reprises leur vive souffrance du fait de la situation dans laquelle
il s'étaient retrouvés ».
Il a aussi exprimé les fruits qu'il en attend : « Je souhaite que mon geste
soit suivi d'un engagement diligent de leur part à accomplir les pas ultérieurs
nécessaires pour réaliser la pleine communion avec l'Eglise, en témoignant
ainsi une vraie fidélité et une vraie reconnaissance du magistère et de
l'autorité du pape et du concile Vatican II ».
Anita S. Bourdin
Annexe B – Dans un interview, Mgr Fellay déclare au sujet de Castrillon Hoyos : « Nous nous sommes embrassés. »[8]
Il s'explique. 28/1/2009
Article en italien sur le site de Raffaella.
Ma traduction
«Grazie al Papa, mi ha tolto la scomunica»
Alessandro Gnocchi
Mario Palmaro
Merci au Pape, il a levé mon excommunication
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Q - Mgr Bernard Fellay, le 30 juin 1988, vous, avec trois autres prêtres de la Fraternité Saint Pie X, étiez consacré évêque par Mgr Marcel Lefebvre. Cet acte fit de vous et de l'évêque brésilien Antonio De Castro Mayer, qui y avait participé, parmi les premiers excommuniés après le Concile Vatican II. Aujourd'hui, à plus de vingt ans de distance, vous êtes le Supérieur général de la Fraternité, celui qui, dans le langage journalistique expéditif est défini comme « le chef des lefebvristes ». Nous sommes à Menzingen, au cœur de la Suisse profonde, dans la Maison Générale, dehors il y a la neige, on pourrait croire être dans une crèche et ici sur la table il y a le décret du Saint Siège qui révoque cette excommunication. Qu'éprouvez-vous ?R - Joie, satisfaction. Qui ne sont pas des sentiments de quelqu'un qui pense être victorieux. Ce que la Fraternité Saint Pie X a fait depuis sa fondation jusqu'à aujourd'hui, et qu'elle continuera toujours à faire, elle l'a fait et le fera seulement pour le bien de l'Église. Même les consécrations épiscopales de 1988 furent faites dans ce but. Pour le bien de l'Église et pour notre survie. Mgr Lefebvre devait, je répète devait, assurer une continuité. Nous ne sommes rien d'autre qu'une petite chaloupe de sauvetage dans une mer en tempête. Nous avons toujours été au service de l'Église et nous le serons toujours. La révocation de l'excommunication, en même temps que le Motu Proprio du Pape Benoît XVI sur la Messe ancienne, est un signal important, vraiment important, pour notre petite chaloupe. C'est pour cela que je parle de joie et de satisfaction.
Q - Où et quand avez-vous appris le décret ?
R - Je l'ai su il y a peu de jours à Rome, dans le bureau d'un cardinal, le cardinal Castrillon Hoyos, le président de la Commission Ecclesia Dei. Nous nous sommes embrassés. Ensuite, en premier lieu, j'ai remercié la Sainte Vierge, c'est son cadeau. C'est pour obtenir son intercession qu'ont été rassemblés plus d'un million sept cent mille rosaires, récités par des fidèles qui souhaitaient la révocation de l'excommunication.
Q - Qui, au Vatican, a travaillé le plus pour arriver à cette solution ?
R - Sûrement le cardinal Hoyos, qui est à la tête de la Commission préposée aux rapports entre le Saint Siège et la Fraternité Saint Pie X. Mais, surtout, le Pape Benoît XVI. Je l'ai compris dès la première audience au cours de laquelle je l'ai rencontré peu après son élection. Tout en nous adressant des reproches, le Saint Père avait un ton doux, vraiment paternel.
Q - Dans le décret il est dit que le Saint Père fait confiance à votre engagement « à n'épargner aucun effort pour approfondir, dans les entretiens nécessaires, avec les Autorités du Saint Siège, les questions encore ouvertes ». Qu'est-ce que cela veut dire ?
R - Cela veut dire que, comme tous les fils de l'Église, nous sommes invités à discuter des questions que nous considérons comme fondamentales pour la foi et pour la vie de l'Église même. Je crois que cela reconnaît au moins le sérieux de notre position critique sur ces quarante dernières années. Nous ne demandons rien d'autre que de nous expliquer. Le fait que la volonté du Saint Père aille dans cette direction est vraiment de grand réconfort. L'important est qu'on comprenne que, même lorsque nous posons des critiques sévères, nous ne sommes jamais contre l'Église, nous ne sommes jamais contre la papauté. Et comment aurait-on pu le faire ? Ils nous ont souvent accusés d'être des « lefebvristes », mais nous ne sommes pas des « lefebvristes », bien que cela reste pour nous un titre de gloire : nous sommes catholiques. Le premier à ne pas être lefebvriste a été notre fondateur, Mgr Lefebvre. Lorsque cela sera clair, on comprendra mieux nos positions. Il faudra encore du temps, mais je crois que petit à petit, il sera clair que tout ce que nous faisons est œuvre d'Église.
Q - La révocation de l'excommunication est-elle le fruit d'une négociation et d'un accord, ou est-ce un acte unilatéral du Saint Siège ?
R - Nous avons demandé plusieurs fois la liberté dans la célébration de la Messe ancienne et la révocation de l'excommunication. Mais ce qui s'est produit maintenant n'est pas le fruit d'une négociation ou d'un accord. C'est un acte gratuit et unilatéral qui montre que Rome nous veut réellement du bien. Un bien vrai. Pendant beaucoup de temps, nous avons eu l'impression que Rome ne voulait pas entrer en discussion. Ensuite, tout a changé et cela nous le devons au Pape.
Q - Pourquoi le Pape Benoît XVI a-t-il voulu si fortement cet acte ? Vous rendez-vous compte de l'imbroglio dans lequel il s'est mis avec la révocation de l'excommunication ?
R - Oh, oui, et je crois qu'il est bien conscient des réactions les plus diverses et les plus déchaînées. Du reste, à plusieurs reprises, avant et après son élection pontificale, il a parlé de la crise de l'Église en des termes pas du tout ambigus. Lorsque je parlais de sa douceur paternelle, j'entendais parler du fait qu'en lui transparaissait, en même temps, la conscience des temps dans lesquels nous vivons, la ferme volonté d'y porter remède et l'attention à tous ses fils. Tout cela fait que les réactions plus ou moins déchaînées à ses actes peuvent le faire souffrir, mais certainement pas le forcer à changer d'avis. Et c'est là aussi le motif de cette décision.
Q - Dans ce cadre, pourrait-on synthétiser cette nouvelle en disant que la Tradition n'est plus excommuniée ?
R - Oui, même s'il faudra du temps avant que ce concept devienne monnaie courante dans le monde catholique. Jusqu'à aujourd'hui, dans beaucoup de milieux nous avons été considérés et traités pire que le diable. Tout ce que nous faisions et que nous disions devait être forcément quelque chose de mal. Je ne crois pas la situation puisse changer tout à coup. Mais aujourd'hui il y a un acte du Saint Siège qui nous autorise à dire que la Tradition n'est pas excommuniée.
Q - Et qu'est-ce qu'on éprouve, lorsqu'on est excommunié ?
R - On éprouve de la douleur pour l'utilisation mauvaise et instrumentale d'une marque d'infamie. En ce qui concerne notre situation, par contre, je dois dire que nous ne nous sommes jamais sentis excommuniés, nous ne nous sommes jamais sentis schismatiques. Nous nous sommes toujours considérés comme faisant partie de l'Église et la nouvelle dont nous parlons montre que nous avions raison.
Q - A ce point, on se demande pourquoi une telle situation a traîné autant. Et, surtout, de quelle nature sont les questions que le document du Saint Siège et vous mêmes disent qu'ils doivent encore être discutés ?
R - Je les résume brièvement. À un certain moment, dans l'Église, nous nous avons vu qu'on prenait une route nouvelle, selon nous une route qui amènerait de grands problèmes. Nous n'avons rien fait d'autre que penser, enseigner et pratiquer ce que l'Église avait toujours fait jusque là : rien plus et de rien que moins. Nous n'avons rien inventé. Nous avons suivi point par point la Tradition. Et, aujourd'hui, la Tradition n'est plus excommuniée
Annexe C – Abbé de Jorna – ‘Évêques suisses’[9]
«Nous n’allons pas transiger»
L’abbé de Jorna, directeur du Séminaire, n’entend pas transiger sur l’œcuménisme ou le concile Vatican II.
Le Vatican a fait des ouvertures. Comment allez-vous réagir ?On ne va pas transiger, on ne va pas céder ni sur Vatican II, ni sur l’œcuménisme. Ni sur la collégialité. L’Église n’est pas une démocratie. Le seul chef, c’est le successeur de Pierre, le pape. Mais le plus important pour nous, c’est que nous refusons la liberté religieuse, la liberté de conscience. Il n’y a qu’une religion, le catholicisme romain.
Vous considérez-vous comme des intégristes ?
Dans intégriste, il y a intègre. Mais le mot est péjoratif. Nous sommes considérés comme les musulmans fanatiques. C’est un amalgame.
Un de vos évêques a pourtant tenu des propos négationnistes. Approuvez-vous ?
Encore une fois, on mélange tout. On fait des amalgames. Il y a surtout une volonté de nous nuire, dans les médias notamment.
Quelle est finalement votre réaction face à cette levée des excommunications ?
C’est un bienfait, c’est surtout la reconnaissance de ce que nous sommes. Cela se comprend. L’Église du concile est dans un très mauvais état, les fidèles disparaissent et la crise n’est pas près de se résorber. Durant des années, ils ont cherché des motifs pour contrer cette crise. On regrette simplement d’avoir été mis au banc de l’Église pour cela alors que l’on défend la vérité. C’était une injustice. Jusqu’ici, c’est le Vatican qui a fait toutes les concessions!
Les évêques suisses contre-attaquent
Face à l’émoi suscité par la levée de l’excommunication des évêques d’Écône et face surtout aux propos ouvertement négationnistes tenus par l’un d’entre eux, Mgr Williamson, les évêques suisses ont décidé de mettre les points sur les i.
Ils relèvent ainsi que la levée de l’excommunication n’est pas une réhabilitation mais seulement le point de départ d’un dialogue. Les quatre évêques demeurent donc suspendus (suspens a divinis). Ils ne peuvent pas exercer légalement leur ministère épiscopal.
Un geste insuffisant
Les évêques font aussi leur la condamnation par
le Vatican des propos négationnistes de Mgr Williamson et «prient les membres
des communautés juives de Suisse d’excuser les irritations survenues» ces
jours.
Ces mêmes évêques annoncent certes avoir pris bonne note du fait que Mgr
Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint Pie X, ait pris ses distances
avec les propos de Mgr Williamson. Un geste insuffisant à leurs yeux.
La barre très haut
Avant le rétablissement de la communion et la levée des suspensions, ils attendent que les quatre évêques d’Écône déclarent de «manière crédible» qu’ils acceptent le concile Vatican II, plus particulièrement la déclaration «Nostra Aetate» sur les relations avec le judaïsme et les religions non chrétiennes. Manifestement, les évêques suisses ont choisi de placer la barre très haut. Le chemin de la réconciliation avec Écône pourrait s’avérer encore long, très long.
Qui sont-ils ?
ÉCÔNE est l’un des six séminaires de la Fraternité. Il assure la formation de 62 prêtres de dix nationalités. C’est à Écône qu’a été fondée la Fraternité St Pie X par Mgr Marcel Lefebvre. La communauté a vu ses évêques frappés d’excommunication par Jean Paul II. Une excommunication levée samedi par Benoît XVI.
LE SIÈGE se trouve à Menzingen, canton de Zoug, où séjourne Mgr Bernard Fellay, le supérieur général. La Fraternité compte 471 prêtres, 182 séminaristes, 3000 enfants scolarisés et 150 000 fidèles dans une trentaine de pays. Elle compte aussi un millier de maisons, notamment des séminaires, des écoles, des maisons de retraite et même des instituts universitaires.
LES POINTS DE DÉSACCORD
La Fraternité St Pie X ne veut pas entendre parler des décisions du concile Vatican II (1962-1965), notamment le dialogue interreligieux, la liberté religieuse, la messe en langue courante.
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[1] http://www.virgo-maria.org/Documents/mgr-lefebvre/1988_06_15_Conference_de_presse_de_Mgr_Lefebvre.pdf
[2] http://www.virgo-maria.org/Documents/mgr-lefebvre/1990_12_04_lettre_de_mgr_lefebvre_a_mgr_de_castro_mayer.pdf